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Qualité de l’air intérieur (QAI)

La qualité de l’air intérieure d’un bâtiment peut avoir un impact significatif sur la santé et le bien-être des occupants.
Les enfants, les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli ou qui souffrent d’asthme, d’allergies ou de maladies respiratoires peuvent se montrer plus vulnérables aux effets de l’exposition à des polluants biologiques ou chimiques de l’air intérieur. Les réactions peuvent varier selon le degré d’exposition et l’état de santé général de la personne; asthme, manifestations allergiques et irritatives, maux de tête, nausées, intoxications chroniques ou aigües. Les canadiens passent près de 90 % de leur temps à l’intérieur (à la maison, au travail ou dans des milieux de loisirs), la qualité de l’air intérieur (QAI) est donc une priorité.
Un test de qualité de l’air intérieur permet d’évaluer les conditions environnementales à l’intérieur d’un bâtiment ou d’un espace clos. Certaines observations permettent d’établir un lien entre un état de santé et un lieu de vie :
  • Les mêmes symptômes apparaissent chez plusieurs personnes occupant le bâtiment;
  • Les symptômes commencent ou augmentent à l’emménagement dans un nouveau domicile; à la suite d’un dégât d’eau majeur, de travaux de rénovation, de bricolage ou après l’acquisition de meubles, tapis ou autres matériaux pouvant émettre des substances chimiques, ils apparaissent dans un lieu où il y a une mauvaise ventilation, dans une pièce donnée ou encore lors de changements de saison.
  • Les symptômes arrêtent ou diminuent lorsque les personnes quittent un lieu donné pendant une période de 1 à 2 jours.
L’occupant a donc parfois une idée du type de contaminant auquel il est exposé. Dans tous les cas, il est essentiel de consulter un professionnel de la santé. Seul un professionnel de la santé est habilité à interpréter le résultat des tests d’air et établir un lien entre l’état de santé et les conditions environnementales.
Le test de qualité de l’air a deux principaux objectifs :
  1. Déterminer si un contaminant nocif pour la santé se retrouve dans l’environnement intérieur d’un édifice ou un espace clos.
  2. Identifier la source de la contamination et établir un protocole afin de l’éradiquer.
Quand doit-on analyser l'air intérieur?
  1. À la suite de travaux de nettoyage (désamiantage ou décontamination de moisissures) afin de vérifier si les travaux ont été accomplis dans les règles de l’art.
  2. Lorsque que l’on est locataire d’un appartement insalubre et que l’on souhaite briser un bail.
  3. Lorsqu’on veut intenter une poursuite (pour vice caché par exemple).
  4. Pour obtenir une certification telle que
    1. LEED
    2. BOMA Best
Autrement, le “Guide d'assainissement de l'air” publié par la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) traite des effets des contaminants sur les occupants de la maison, les méthodes de détection des contaminants et des mesures correctives possibles. Il est disponible en version PDF téléchargeable ici.
Les principaux types de contaminants de l’air
Les contaminants biologiques tels que les moisissures, levures et bactéries. Puisqu’il s’agit d’organismes vivants, l’investigation est plus complexe. Dans cette situation, l’objectif est d’échantillonner et de caractériser l’air à l’intérieur du bâtiment afin de statuer sur la présence d’une contamination de nature fongique (moisissure et/ou levure) et/ou bactérienne. Des échantillons de matériaux ou de moisissures présents sur les surfaces sont prélevés afin de compléter l’investigation et de statuer sur l’origine de la contamination de nature fongique.

Il n’existe pas de limite d’exposition établie par la loi dans le cas des moisissures. Ainsi, les recommandations émises se basent sur les règles de l’art et les pratiques en vigueur faisant foi au sein de la profession. En règle générale, ces recommandations se basent sur le protocole de New York, les directives de la Société Canadienne d’Habitation et de Logement (SCHL), du Centre de Santé Canadienne d’Hygiène et de Sécurité au Travail (CCHST) et de l’Institut National de Santé Publique du Québec (INSPQ).
Les moisissures sont des micro-organismes, au même titre que les champignons et les levures, ils font partie de la famille des mycètes. Les moisissures sont ubiquistes, elles assurent un rôle de décomposeurs naturels. Leur croissance se fait en fonction de la disponibilité en matière organique à décomposer, de la température et du degré d’humidité.

Les moisissures se reproduisent par sporulation lorsque leur milieu de vie devient défavorable. Ainsi, après avoir produit des spores, ces derniers se disséminent dans l’environnement et peuvent créer dans certains cas de nouvelles colonies de moisissures. Selon l’INSPQ, l’inhalation de ces spores peut causer des problèmes de santé. Cependant, toutes les moisissures ne sont pas néfastes pour la santé. En effet, selon le Centre de Santé Canadienne d’Hygiène et de Sécurité au Travail (CCHST), dans nos régions, il existe environ 100 000 différents types de moisissures et nous y sommes exposés tous les jours. Ainsi, les effets de ces moisissures sur la santé dépendent de plusieurs facteurs tels que la sensibilité individuelle, l’âge, les expositions antérieures et /ou les prédispositions existantes qui sont spécifiques à chaque personne.
Les contaminants particulaires tels que fibres d’amiante, fibre de verre, sable de silice, etc. Des tests d’air spécifiques sont effectués notamment pour l’amiante. La source est souvent liée aux types de matériaux de construction présents.
Les contaminants chimiques tels que les composés organiques volatils (COV), formaldéhydes, monoxyde de carbone, etc. Des mesures de paramètres physico-chimiques sont effectuées (taux de CO, CO2, COV, etc.) avec pour objectif de déterminer la source de cette contamination.
Les étapes à suivre pour un test de qualité de l’air (investigation de présence de contaminants fongiques)
  1. Entrevues et questionnaires avec les occupants afin d’établir une stratégie d’inspection, le type d’échantillonnage et les différents moyens à mettre en œuvre.
  2. Inspection du bâtiment à l’étude et de son contenu afin de trouver les zones de prolifération de moisissures potentielles et de déterminer des sources d’infiltrations et les endroits spécifiques à investiguer.
  3. Lecture directe des paramètres physico-chimiques afin de déterminer si les conditions d’humidité, de température et de ventilation sont favorables au développement de moisissures, levure et/ou bactérie :
    • Le taux de dioxyde de carbone (CO2)
    • Le taux de monoxyde de carbone (CO)
    • Le taux d’humidité relative et spécifique de l’air
    • La température de l’air
    • L’humidité des matériaux
  4. Échantillonnage :
    Méthodes d'échantillonnage:
    Les méthodes couramment utilisées pour l'échantillonnage de l'air à l'intérieur d'un bâtiment sont les suivantes :
    Échantillonnage passif : Cette méthode implique la collecte de contaminants atmosphériques sans utiliser d'équipement de pompage actif. Les échantillonneurs passifs utilisent généralement des dispositifs tels que des tubes à adsorption ou des échantillonneurs passifs à diffusion pour capturer les contaminants atmosphériques sur un substrat absorbant (des poussières par exemple). Cette méthode est souvent utilisée pour surveiller les niveaux de contaminants sur de longues périodes, par exemple pour évaluer la qualité de l'air intérieur dans un bâtiment sur plusieurs jours ou semaines.
    Échantillonnage actif : L'échantillonnage actif consiste à aspirer activement l'air à travers un dispositif de collecte à l'aide d'une pompe ou d'un échantillonneur à débit contrôlé. Les échantillonneurs actifs sont couramment utilisés pour collecter des échantillons d'air à des fins d'analyse en laboratoire. Ils offrent un contrôle précis du débit d'air et permettent de collecter des échantillons à des taux spécifiques, ce qui peut être important pour des enquêtes ponctuelles ou des études approfondies de la qualité de l'air intérieur.
    Échantillonnage de surface : Cette méthode consiste à collecter des échantillons de contaminants atmosphériques directement à partir de surfaces à l'intérieur d'un bâtiment. Les échantillonneurs de surface utilisent généralement des tampons ou des lingettes pour prélever des échantillons de contaminants présents sur les surfaces, telles que les murs, les sols, les comptoirs, ou les objets. Cette méthode peut être utilisée pour évaluer la contamination de surfaces spécifiques par des allergènes, des moisissures ou d'autres contaminants, ce qui peut avoir un impact sur la qualité de l'air intérieur.
    Chacune de ces méthodes d'échantillonnage de l'air à l'intérieur d'un bâtiment est adaptée à des objectifs spécifiques de surveillance de la qualité de l'air et de la caractérisation des contaminants présents. Le choix de la méthode dépendra des besoins de l'étude et des informations recherchées.
    Les différents échantillons pouvants être prélevés sont les suivants:
    • Échantillonnage par impaction sur cassette (trappe à spore)
    • Échantillonnage sur éponge stérile
    • Échantillonnage sur ruban adhésif
    • Échantillonnage d’air par impaction sur gélose
    • Échantillonnage du matériau en vrac
    • Échantillonnage de poussières déposées
  5. Analyse et rapport
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